Les mutuelles et assurances de santé
Une prise en charge timide…
• La première concerne la résolution sur le statut des médecines non conventionnelles adoptée par le Parlement européen en 1997.
• Deuxième raison de cette évolution : une demande forte des assurés.
Analysé par la CNAMTS, le coût moyen d’un praticien de médecines alternatives est moindre, comparé à celui d’un médecin généraliste : 2 fois moins de pharmacie, 2 fois moins de kinésithérapie, 2 fois moins de biologie, 3 fois moins d’indemnités journalières. « Elles participent d’une autre façon de se soigner, confirme Jean-Luc Nodenot, président de l’Ugim, un groupement de mutuelles de fonctionnaires(1), qui prend en compte les soins ostéopathiques et chiropratiques. Cela favorise une évolution du comportement sanitaire.» Analyse reprise par Christel Girard-Nkuindji, chef de produits chez Solly Azar : « Le public est demandeur d’une médecine différente, moins agressive, moins toxique, plus individualisée, davantage à l’écoute des besoins des malades et offrant des conseils pour maintenir l’état de santé. » En proposant le remboursement, même partiel de ces pratiques, les complémentaires espèrent faire d’une pierre deux coups : économiser … …en amont un certain nombre d’actes (radios, bilans…) et prévenir la survenue de pathologies graves.
• Troisième raison, l’ouverture du marché européen à la libre concurrence entre organismes couvrant les risques santé hors du champ de la Sécurité sociale.
Comment choisir ? • Recourir aux médecines complémentaires n’empêche pas une chute malencontreuse dans l’escalier ou lors d’une randonnée, la survenue de la presbytie ou le développement de caries, événements qui occasionnent, tous, des frais de santé. Attention à ne pas prendre la proie pour son ombre. Si l’on désire contracter une complémentaire qui couvre des soins non conventionnels, s’assurer que le contrat choisi offre également des garanties de base : forfait hospitalier, optique… (lire p. 29) Autant dire qu’il s’agira, dans la plupart des cas, de formules plus conséquentes et… plus onéreuses.
• Prendre la peine de comparer les propositions. Si l’ostéopathie et la chiropratique sont fréquemment garanties, les contrats peuvent ne faire aucun cas d’autres pratiques, comme la naturopathie, l’étiopathie, la réflexologie, les massages chinois ou ignorer le recours aux compléments nutritionnels et autres préparations comme ceux de phytothérapie ou d’homéopathie parfois prescrits par les thérapeutes. Ou se désintéresser, comme l’illustre le cas de Sylviane, des bilans recommandés et des dépassements d’honoraires. En clair, lire attentivement les garanties proposées et évaluer le besoin à la lumière de sa situation et de ses habitudes. En pratiquant ainsi, Sarah a calculé qu’un tel contrat lui reviendrait plus cher que les sommes à débourser pour consulter l’ostéopathe trois ou quatre fois l’an. « Mais, ajoute-t-elle, dans quelques années, si j’ai d’autres enfants, si ma situation financière évolue, si mes besoins augmentent, il faudra que je repense la question… ». Autre prestation qui peut être intéressante mais qui est rarement proposée, le forfait d’automédication. Outre que celui-ci pourrait garantir les frais de produits non conventionnels indiqués ci-dessus, il pourrait également couvrir les médicaments déconventionnés comme les veinotoniques ou très faiblement remboursés, par exemple l’homéopathie. D’autant plus que cette part de la facture médicale risque de continuer à s’accentuer.
Des changements profonds, en matière de couverture sociale et sanitaire sont en cours. L’accroissement de l’offre de complémentaires santé va de pair avec la volonté des organismes (mutuelles, assurances, instituts de prévoyance, banques) de proposer une palette de « produits » correspondant aux demandes des assurés. Vous avez dit « produits » ? Oui, c’est le mot, qui a de moins en moins à voir avec la solidarité.
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