Pour guérir et vivre pleinement, nous devons reprendre contact avec notre corps.
Nous naissons tous avec un corps physique qui va nous suivre tout au long de notre existence. Ce corps que nous allons aimer, détester, récompenser, maltraiter aux cours des aléas de la vie, selon notre réaction face aux évènements rencontrés.
Nous allons le forcer à s’adapter à ce que notre mental aura décidé en lui assénant de se taire et de rester solide et fort, peu importe ce qu’on lui fera endurer. Ce corps est notre compagnon de route et nous le traitons souvent comme un ennemi.
Viol, inceste, mariage forcé, harcèlement sexuel, les violences sexuelles ont de profondes répercussions sur la santé mentale mais aussi physique des victimes.
On estime qu'en France, une femme sur cinq a subi des violences sexuelles dans sa vie. Moins de 10% portent plainte, seulement 3% font l'objet de poursuites judiciaires et entre 1 à 2% de condamnations.
Outre les traumatismes psychologiques, les victimes ont un risque accru de maladies : troubles du cycle, stérilité, cancers génitaux, obésités morbides, hypo et hyper-thyroïdies auto-immunes...
Je vous relate ici une technique qui a commencé une large diffusion depuis 1990. Mais remontons encore un peu plus dans le temps pour découvrir le cheminement de sa création.
Cela débute dans le début des années 60 avec le docteur Goodheart, kinésiologue, qui s’est interessé à l’acupuncture. Il aurait eu le premier l’idée de remplacer les aiguilles par des massages ou des tapotements des points d’acupuncture pour stimuler ces points et rééquilibrer les perturbations énergétiques.
Quant à la kinésiologie, non utilisée en EFT, c’est une méthode qui permet de tester le corps afin de cerner ses besoins grâce à des tests musculaires. Puis c’est au tour d’un psychiatre australien John Diamond, dans les années 70 d’associer des affirmations positives aux tapotements des points d’acupuncture.
Aujourd’hui, on considère ces vécus infantiles comme étant une cause possible de troubles dissociatifs complexes. On parle de « trauma complexe », ou de désordre de personnalité limite (Van der Haart, Nijenhuis, 2005), ou de troubles développementaux dus aux expériences traumatisantes durant l’enfance (De Bellis, 1999). Freud a commencé par suivre les hypothèses de son maître Janet, jusqu’au moment où le « trauma réel » se trouva converti en « trauma fantasmatique » dû au complexe d’Œdipe.
On suppose que cette conversion vers le fantasmatique s’est opérée pour des raisons personnelles inconscientes. Cette individualisation freudienne du trauma a conduit à une représentation intrapsychique du trauma qui a marqué la psychiatrie et la psychothérapie durant presque un siècle.
La conception psychosociale du trauma n’a émergé que progressivement à partir des années de dictatures militaires en Amérique latine (1971-1984), qui ont vu l’arrivée d’un grand nombre de réfugiés politiques torturés porteurs d’une étrange symptomatologie. En même temps, les vétérans américains de la guerre du Vietnam témoignaient d’une symptomatologie similaire.
L’abus sexuel est un traumatisme majeur, laissant sur l’abusé et sa sexualité des répercussions graves et durables le conduisant, parfois inexorablement, à une impasse relationnelle. Qui dit traumatisme majeur dit séquelles sur le corps et l’âme.
Que peut devenir la sexualité après un événement semblable ? Et comment comprendre les différentes transformations psychosomatiques chez des patients ayant subi un abus sexuel ?
Durant cet exposé, je vais aborder quelques-unes des séquelles observées chez certaines patientes : douleurs musculaires, insomnie, angoisse, dépression, anorexie, inhibition, refoulement de l’imaginaire et pathologie de l’adaptation, sexualité débridée.
Il ne s’agira donc pas ici d’un inventaire détaillé et chronologique de cas cliniques. Par des prises obliques et condensées portant sur l’anamnèse et la thérapie, mon objectif principal est de vous exposer la diversité des symptômes liés à un abus sexuel et comment, à travers l’art-thérapie relationnelle, j’essaie d’aider les patients à retrouver leur unité fondamentale corps et âme.
Définitions d’un concept multiforme
Introduction
Les violences sexuelles ont de profondes répercussions à court et long termes sur la santé physique des victimes. Elles peuvent causer des blessures corporelles allant de contusions superficielles à une invalidité permanente, provoquer des problèmes de santé sexuelle et reproductive et être à l’origine de maladies sexuellement transmissibles ou de grossesses non désirées.
Les conséquences pour la santé mentale sont tout aussi graves et peuvent produire des effets négatifs durables, y compris des dépressions, des tentatives de suicide et un Etat de Stress Post-Traumatique.
En outre, de tels actes influent sur le bien-être social des victimes, celles-ci étant stigmatisées et mises au ban de certaines sociétés (par exemple, en Afrique mais aussi en Occident dans les populations immigrées).
Outre les conséquences pour la victime elle-même, les violences sexuelles ont des répercussions directes sur le bien-être de la famille et de la communauté.