Introduction Espace Douleur Douceur de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 76.

Revue Hypnose et Thérapies Brèves 76
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UNE INFUSION DANS UN FAUTEUIL, SIGNÉE MARC GALY

Marc Galy est certes un médecin anesthésiste-réanimateur d’expérience, toutefois il ne va pas nous endormir mais au contraire nous éveiller aux possibles de l’hypnose en renforçant le lien entre soignant et soigné. L’ensemble de son oeuvre met en avant l’importance de l’écoute, de l’observation et de la relation humaine dans le processus thérapeutique, proposant une approche holistique du soin par l’hypnose. Le texte explore l’importance de l’approche intégrative dans les parcours de soins, notamment pour accompagner les bouleversements émotionnels liés aux maladies chroniques ou graves. Il met en lumière la nécessité de reconnecter le patient à sa temporalité présente pour stabiliser son corps et son esprit. L’hypnose, utilisée en synergie avec d’autres pratiques comme le yoga, la nutrition ou l’art-thérapie, aide à gérer les émotions envahissantes (peur, colère, tristesse) et à rétablir un équilibre. L’auteur insiste sur l’importance d’une présence partagée entre le patient et le praticien dans cet espace-temps d’attente. Il s’agit d’être pleinement présent, sans jugement ni présupposé, dans une posture d’ouverture à ce qui peut émerger. Marc Galy utilise la métaphore de l’infusion pour décrire ce processus temporel :

« Nous ouvrons nos perceptions au temps sans objet particulier et sans intention : nous infusons. » Cette image évoque un processus lent et progressif de transformation. Ces conceptions de la temporalité s’inscrivent dans une approche thérapeutique non directive, centrée sur la présence, l’écoute et l’ouverture au changement émergent. Une métaphore centrale illustre cette démarche : le patient est invité à percevoir ses émotions comme des fréquences sonores d’une radio. Plutôt que de les rejeter, il apprend à ajuster leur intensité ou à découvrir d’autres « fréquences » plus apaisantes. Ce processus aide à accepter sa vulnérabilité et à naviguer entre passé, présent et futur avec fluidité. En impliquant des approches multidisciplinaires et des pratiques centrées sur la globalité du patient, le soin devient une expérience collective et coordonnée. Cela permet de rétablir progressivement la place du patient dans son environnement personnel et professionnel, tout en renforçant son humanité et sa résilience. 
https://in-dolore.fr/2025/04/29/hypnose-integrative-et-cancer-du-sein/

QUAND L’HYPNOSE PARTICIPE DE LA VERTICALISATION

L’article de Rachel Rey explore l’utilisation de l’hypnose comme accompagnement préopératoire pour les enfants atteints de scoliose nécessitant une chirurgie lourde, telle que l’ostéosynthèse. Rachel Rey met en lumière les bénéfices d’un protocole structuré en deux séances d’hypnose, visant à réduire l’anxiété, recadrer la douleur et préparer les patients pour une réhabilitation rapide. L’étude de cas d’une adolescente, « C. », illustre l’efficacité de cet accompagnement. A travers un processus alliant métaphores, suggestions post-hypnotiques (SPH) et autohypnose, l’auteure démontre habilement comment l’hypnose peut non seulement alléger l’expérience chirurgicale, mais aussi redonner aux patients un sentiment de contrôle et de sérénité. Le texte se conclut sur l’idée que l’hypnose, bien que non invasive et économique, peut avoir un impact significatif, transformant les enfants en acteurs principaux de leur propre rétablissement. L’hypnose s’avère être une approche complémentaire prometteuse dans le traitement de la scoliose, offrant des bénéfices tant sur le plan physique que psychologique. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour établir définitivement l’efficacité de l’hypnose dans le traitement de la scoliose, les résultats actuels sont encourageants. L’hypnose apparaît comme un complément thérapeutique précieux, capable d’améliorer la gestion de la douleur, de réduire l’anxiété et potentiellement d’optimiser les résultats des traitements conventionnels de la scoliose.
https://www.hypnose-medicale.fr/Scoliose-et-hypnose_a111.html

LA MAIN EST BIEN LE PROLONGEMENT DU CERVEAU !

Maud-Roxane Delatte nous offre ici une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire : les patients en rééducation post-opératoire de la main rencontrent souvent des biais cognitifs, comportementaux et psychologiques (kinésiophobie, catastrophisme, anxiété, gestion de la douleur) qui entravent leur récupération. L’hypnose s’avère être un outil prometteur dans le domaine de la rééducation de la main, offrant de nouvelles perspectives pour améliorer la prise en charge des patients. L’hypnose aide les patients à retrouver un sentiment de contrôle, réduire leur anxiété et améliorer leur sommeil, et reprendre confiance en leurs capacités physiques et émotionnelles. Il existe également des bénéfices indirects : meilleure adhésion au protocole de soins, relation thérapeutique enrichie et approche plus personnalisée. Réappropriation positive du corps et reprise d’activités sociales ou physiques avec l’apprentissage de l’autohypnose. L’hypnose représente un adjuvant précieux en rééducation de la main, offrant de nouvelles possibilités thérapeutiques pour améliorer la prise en charge des patients, notamment dans les cas complexes ou chroniques.
https://www.formation-hypnose.com/Hypnose-et-reeducation-de-la-main_a300.html



 Gérard Ostermann Professeur de thérapeutique, médecine interne, psychothérapeute. Administrateur de la Société française d’alcoologie, responsable du diplôme d’université de Pathologie de l’oralité, Bordeaux 2.


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N°76 : Fév. / Mars / Avril 2025

Effet placebo, dialogue stratégique.


Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°76 :

Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.

Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.

Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.

Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles : celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée.  Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose. Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.

Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.

Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.

Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.

Les rubriques :
Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel.

Livres en bouche

Illustrations de Caroline Berthet

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