Syndrome du Colon Irritable, Syndrome de l'Intestin Irritable
En avril 2003, l'Association des maladies gastro-intestinales fonctionnelles (AMGIF) déclarait : “Le syndrome de l'intestin irritable (SII) est l'une des maladies les moins bien comprises... ; On ne connaît pas la cause du SII, qui pour l'instant est incurable”.
Pourtant, cette affection concerne 15 à 20 % de la population, elle représente plus d'un tiers des consultations, certaines statistiques ont évalué que les personnes concernées consultent environ six fois par an et qu'en moyenne cela occasionne quatorze jours d'arrêt de travail par an. On dépasse donc facilement les 1000 € de coût de traitement par an et par personne, soit 10 à 20 milliards de dépenses annuelles.
Le syndrome de l'intestin irritable (SII), anciennement nommé syndrome du côlon irritable, n’est pas considéré comme une maladie proprement dite mais comme un trouble fonctionnel.
Nous en sommes aujourd’hui à la 3e définition selon les critères internationaux appelés ROME. Les critères diagnostic appelés ROME III sont : douleurs abdominales récidivantes au moins trois jours par mois pendant au moins les trois derniers mois, ces douleurs étant soulagées par la défécation et s'accompagnant d'une modification du rythme des selles et de leur consistance.
De nombreux autres symptômes peuvent accompagner les signes digestifs : maux de tête, fatigue, irritabilité, symptômes urinaires ou règles difficiles, dépression...
L'examen clinique traditionnel palpation, percussion, auscultation est sensiblement normal. L’abdomen peut être ballonné et plus ou moins sensible à la palpation. Cet examen a surtout pour objectif d’éliminer une cause qui orienterait vers un diagnostic différent : hernie, appendicite, tumeur, atteinte vasculaire, cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire)…
Une des maladies les moins bien comprises
À l'instar de la fibromyalgie ou du syndrome de fatigue chronique, les personnes ne répondant pas à l'ensemble des critères et chez lesquelles on ne peut pas mettre en évidence de maladie intestinale sont orphelines de diagnostic. Qu'elles se rassurent, la stratégie thérapeutique demeure valable. Ces critères diagnostic permettent surtout d'établir des protocoles de recherche dans une population dite homogène, ils ne doivent pas décourager le médecin traitant et le patient.
Dans ce syndrome, on dit que l'intestin est hypersensible, puisque le passage du bol alimentaire (donc la distension des parois de l'intestin) entraîne des sensations douloureuses et des malaises. En fait, l'intestin n'est pas le seul à être hypersensible, on retrouve ce syndrome chez plus de 60 % des personnes souffrant de fibromyalgie contre seulement 14 à 25 % dans la population générale. Cette statistique dans la population générale correspond à l'estimation habituelle des personnes présentant un terrain spasmophile ou hypersensible (pour ceux qui sont allergiques au mot spasmophile).
Chez certaines personnes, le syndrome de l'intestin irritable ne cause que de légers ennuis tandis qu'il est beaucoup plus sérieux pour d'autres. Les symptômes peuvent apparaître chaque jour, pendant une semaine ou un mois, puis disparaître, ou encore persister toute la vie. On estime qu'un enfant d'âge scolaire sur neuf a une période de symptômes semblables à ceux du syndrome de l'intestin irritable chaque trimestre. Il ferait l’objet de 30 % à 50 % des consultations en gastroentérologie.
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