Les médecines complémentaires à l'honneur en ce mois d'octobre

Médecines Complémentaires et Alternatives
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Médecines complémentaires et douleurs chroniques | Illustré

La douleur est un phénomène universel qui sert généralement de système d’alarme face à un événement menaçant. Les spécialistes distinguent la douleur aiguë de la douleur chronique. La première est soudaine et intense, apparaissant avec une problématique spécifique, dite aiguë, comme un accident, et disparaissant soit spontanément après résolution de l’atteinte à la santé, soit après traitement spécifique de la cause.

«La douleur chronique est une douleur persistant au-delà de trois à six mois après son apparition, dans certains cas sans qu’une lésion soit visible, ce qui rend sa réalité encore plus complexe, explique Chantal Berna Renella. Il s’agit d’une souffrance individuelle d’autant plus dramatique pour la personne. Elle dépasse le modèle biomédical classique parce que de nombreux facteurs – spirituels, socio­économiques, environnementaux – la composent.» Bien loin d’être irréelles, ces douleurs, qui sont modulées par le vécu de la personne, rendent le quotidien de ceux qui en souffrent difficilement supportable. Surtout, on touche aux limites des thérapies conventionnelles. «Les médecines complémentaires n’offrent pas de solution miracle, avertit la professeure Berna Renella. Par contre, des techniques comme l’hypnose, l’acupuncture ou la méditation peuvent aider les personnes à vivre avec des douleurs chroniques.»

Devenir maître de sa douleur

Une douleur qui s’est installée ne va pas s’évanouir du jour au lendemain. Comme le dit la professeure Berna Renella, il faut la «travailler au corps». On peut s’en distancier ou gagner un certain contrôle sur elle. Au mieux, elle va disparaître et ne revenir que de façon épisodique. «Peu importe la technique choisie, ce qui change le quotidien des gens est de trouver une manière de se mettre à distance ou de ne percevoir cette sensation pénible que de manière momentanée», ajoute la spécialiste. Ce qui signifie que le corps et l’esprit ne reviendront pas à ce que la personne connaissait avant la douleur. Par contre, savoir qu’on a des compétences pour y faire face change la donne. «Par exemple, si la douleur apparaît dans une réunion, on ne se dit plus qu’elle va durer pour le reste de la semaine», note la professeure vaudoise. Au fond, les médecines complémentaires peuvent offrir des outils pour se mettre en mouvement. Même si ces approches ne marchent pas pour tout le monde, elles peuvent ouvrir des portes, redonner de l’énergie et permettre de sortir d’une situation décrite comme un cul-de-sac.

Opter pour une stratégie multimodale

Les principes de traitement des douleurs aiguës ne s’appliquent souvent pas aux douleurs installées depuis longtemps. Reconnaître cette différence est essentiel pour gérer les frustrations face à un soulagement partiel ou à des progrès parfois lents ou fluctuants. Devant la complexité des douleurs chroniques et rebelles, la réponse ne peut être que globale et combiner plusieurs types d’approches. Même si cela demande du temps et des ajustements, les efforts sont le plus souvent payants en termes d’amélioration de la qualité de vie. «La meilleure façon de choisir son traitement est d’en parler à son médecin traitant ou à un spécialiste en antalgie, insiste Chantal Berna Renella. Avoir un avis neutre face à un trajet complexe est souvent une aide précieuse, tant certains thérapeutes pourraient être tentés de favoriser la technique qu’ils maîtrisent. Cela dit, construire sa propre boîte à outils face à la douleur est un processus de maturation et d’apprentissage en soi.»

«Les douleurs chroniques et rebelles» de Suzy Soumaille, en collaboration avec Valérie Piguet (coll. J’ai envie de comprendre, Ed. Planète Santé)

Ce petit guide pratique répondra à toutes les questions que vous vous posez sur les douleurs chroniques. Quel est le rôle des émotions dans les symptômes? Comment contrôler soi-même les douleurs? Et comment faire face aux douleurs neuropathiques ou à la fibromyalgie? En plus de donner des clés de compréhension de la douleur, il propose une série d’outils pour redevenir pilote de sa vie.

Quelques douleurs chroniques et leurs traitements complémentaires

Les recommandations spécifiques d’une médecine complémentaire pour un type de pathologie commencent à émerger. Cependant, les études sont encore trop peu nombreuses et réalisées sur des petites populations. La recherche doit donc encore se développer dans le domaine. Pour Chantal Berna Renella, «en attendant, ce qui prime pour l’individu est sa propre évaluation de l’effet de la technique sur son quotidien».

Lombalgie chronique. Plusieurs études ont montré que les manipulations de la colonne et l’ostéopathie, le yoga et le taï-chi ont un effet bénéfique pour lutter contre ce type de douleur.

Côlon irritable. Selon des études récentes, l’hypnose apporterait une amélioration des symptômes dans 50 à 80% des cas. L’efficacité du traitement se maintiendrait par ailleurs sur le long terme.

Douleurs postopératoires. L’acupuncture et l’hypnose permettraient de réduire l’inconfort faisant suite à une opération, notamment en diminuant la douleur, le stress et les nausées.


Suisse et Médecines ComplémentairesLa médecine intégrative pour combattre le cancer - Léman Bleu Télévision

La médecine intégrative est de plus en plus présente en Suisse dans le traitement des cancers. Savant mélange de médecine traditionnelle et de thérapies alternatives comme la méditation ou la nutrition, elle participe au mieux-être des malades. Les structures sont encore rares en Suisse. 

Ce début d’octobre rose a des odeurs de peinture fraiche. Sur le campus de la clinique des Grangettes, un bâtiment est désormais spécialement dédié à la médecine intégrative. L’ajout de médecines complémentaires participe au mieux-être des patients.

"Pratiquée avant une chirurgie, l'hypnose aide à réduire la consommation d'anti-douleur, post opération" explique ainsi la Dre Sindy Monnier, gynécologue et spécialiste en sénologie au Centre du sein Hirslanden Clinique des Grangettes. 

Une centralisation bienvenue

Le cancer du sein de Roseline a été diagnostiqué en 2018. Aujourd’hui en rémission, elle a essayé à l’époque plusieurs disciplines pour soulager ses maux. Des consultations pas toujours évidentes à coordonner. "J'allais à doite, à gauche, j'ai mis du temps avant de trouver un spécialiste en accupuncture qui me convenait", explique Roseline, "si un tel centre avait existé lors de ma maladie, j'aurais été soulagée".

Les structures spécialisées sont peu nombreuses à Genève. Avec ce centre de médecine intégrative, fini la course aux spécialistes à travers et au-delà du canton. Et la centralisation des compétences bénéficie aussi aux médecins. Certains, dont le cabinet est en ville, viendront désormais consulter sur site.  

Les médecines alternatives dans un cocon

La médecine intégrative existe aussi à Genève sous une forme plus décentralisée, avec le Centre Otium. Créée il y a deux ans, cette fondation à but non lucratif regroupe 40 thérapies alternatives sous un même toît. Un lieu que sa fondatrice Linda Kamal a imaginé comme un cocon, à l’ambiance familiale. 

Cours collectifs ou individuel. Gratuits ou pris en charge par les assurances complémentaires. Ils sont aujourd’hui plus de 1000 à en bénéficier. Ici les malades se côtoient, participent aux thérapies avec leurs proches. Certains conservent leurs liens avec le centre même après une rémission… ou un décès."Accompagner pendant, c'est important, mais après aussi!" déclare Linda Kamal.

La ligue contre le cancer dénombre plus de 41 000 nouveaux malades par an. Parmi eux, 6250 sont des cancers du sein. 

Julie Zaugg

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